Environnement et ressources naturelles
Description générale des ressources naturelles et des zones éco-géographiques
LES RESSOURCES VEGETALES NATURELLES
Le gradient pluviométrique, en combinaison avec le cadre biophysique, détermine, en dépit de la monotonie du relief, une diversité des formations végétales dont la distribution comme la productivité varient selon la zone écogéographique.
Les formations comprennent notamment des steppes au Nord, des savanes au Centre ouest, des forêts sèches claires de type soudanien au Centre-est, et des forêts de type Soudano-guinéen au Sud et dans les Niayes ou dépressions interdunaires le long de la grande côte entre Dakar et Saint-Louis (Fig 1).
Les estimations de la superficie couverte par les formations ligneuses sont variables. L’évaluation de l’état du potentiel forestier faite en 1980 dans le cadre de l’élaboration du plan directeur de développement forestier aboutit aux conclusions suivantes :
5.364.300 hectares de steppes localisées principalement dans le Ferlo ;
5.077.000 hectares de savanes localisées surtout au Sénégal oriental et, dans une moindre mesure au Sine Saloum et en Casamance ;
2.281.200 hectares de forêts localisées principalement dans les régions Sud (93 %) et réparties entre la Casamance (58 %) et le Sénégal oriental (35 %).
Ce potentiel est largement exploité pour des besoins d’énergie. L’essentiel de l’énergie utilisée au Sénégal est produite à partir de l’exploitation des ligneux (54 %). Les produits pétroliers (40 %) et les autres sources d’énergie occupent une place moins importante.
La consommation annuelle de combustible ligneux a été estimée à 3,5 millions de m3 équivalent rondin soit environ 1,3 millions de Tonnes Equivalent Pétrole (TEP) ; ce qui représente 94 % de l’énergie domestique. Le potentiel ligneux accessible étant de 3,1 millions de m3/an, il en résulte un déficit plus ou moins important. Si cette tendance se poursuit dans un contexte de croissance démographique forte (de l’ordre de 3 %), l’écart entre le potentiel accessible et la demande nationale sera de 4,4 millions de m3 en 2010.
Selon les indications de la DRPF/ISRA, le rythme de déboisement annuel pour l’utilisation du bois de combustible est deux fois plus élevé que celui de la reforestation même dans les régions de Tambacounda, Kolda et Ziguinchor qui étaient excédentaires jusqu’à une période récente.
Malgré une légère amélioration de la pluviométrie depuis 1990, le contexte écologique n’a pas encore changé de façon sensible, et on assiste globalement à un recul des formations forestières. Elles sont passées de 12,7 millions d’ha en 1980 à 11,9 millions d’ha en 1990, soit une perte de 800.000 ha en l’espace de dix ans.
A côté de ces formations classiques, il convient de mentionner :
les mangroves côtières du delta du Saloum et de la Casamance ;
les formations de rôneraies à Borassus aethiopum ;
les sous-bois denses, dans le sud-ouest, de Oxythenantera abyssinica
ZONES ECOGEOGRAPHIQUES
Le pays est divisé en six zones écogéographiques relativement homogène du point de vue des potentialités et des problèmes liés à la gestion des ressources naturelles.
La vallée du fleuve Sénégal appartient à l’écosystème aride (100 à 400 mm de pluies par an). C’est une zone caractérisée par la présence de plaines alluviales et de hautes terres sableuses qui s’étend le long de la rive gauche du fleuve Sénégal. Les formations naturelles qui ont survécu subissent la pression des populations par l’exploitation aux fins de combustibles domestiques et l’aménagement de nouveaux périmètres agricoles.
La zone sylvopastorale au nord du pays couvre essentiellement la région de Louga. C’est une zone d’élevage extensif transhumant, caractérisée par la faiblesse et l’irrégularité des pluies (200 mm à 400 mm par an). Les surcharges animales, l’émondage abusif par les éleveurs, les feux de brousse y occasionnent la dégradation du potentiel ligneux.
Le Bassin arachidier couvre les régions administratives de Thiès, Diourbel, Fatick, Kaolack et le département de Kébémer et bénéficie d’une pluviométrie moyenne annuelle comprise entre 400 et 800mm. C’est une zone caractérisée par un appauvrissement continu des sols dans les parties septentrionale et centrale (Kébémer, Diourbel et Thies) et l’augmentation du taux de salinité qui affecte de plus en plus les sols du bassin inférieur et du Sine Saloum.
La zone des Niayes occupe une bande large d’environ 10 km, longeant le littoral, de Dakar à l’embouchure du fleuve Sénégal. Elle est caractérisée par une succession de dunes et de dépressions favorables à la culture maraîchère et fruitière. Les sécheresses successives ont entraîné dans cette zone une baisse de la nappe phréatique et l’augmentation progressive du taux de salinité. Le défi dans cette zone demeure la protection des dépressions par la stabilisation des dunes côtières.
La zone du Sénégal oriental qui correspond à la région administrative de Tambacounda est caractérisée par une végétation de type soudano-sahélien et des sols peu profonds sur cuirasse latéritique. Elle bénéficie de plus de 700 mm de pluie en moyenne par an. C’est une zone d’élevage, de culture et la principale région d’exploitation forestière fournissant la majeure partie du combustible ligneux consommée dans les zones urbaines à l’Ouest du pays.
La zone forestière Sud qui bénéficie de plus importante pluviométrie et de la végétation la plus dense comprend la Basse Casamance (Région de Ziguinchor), la Moyenne Casamance (département de Sédhiou), et la Haute Casamance (départements de Kolda et Vélingara). La végétation dans cette zone est soumise à une dégradation de plus en plus importante sous l’effet de l’intensification des coupes et des feux de brousse. L’augmentation de la salinité et l’acidité des rizières ont entraîné le défrichement des palmeraies par les populations à la recherche de nouvelles terres.